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domenica 29 dicembre 2013
venerdì 20 dicembre 2013
CONFÉRENCE DE PRESSE DE MGR LEFEBVRE, 15 JUIN 1988
Nous nous sommes permis de vous inviter comme nous l’avions fait il y a
maintenant treize ans en 1975, au moment des événements difficiles entre
Rome et Ecône et qui nous frappaient. Nous sommes de nouveau, on
pourrait dire, à un été chaud.
Avant d’en arriver tout de suite aux événements de ces derniers jours et des jours prochains, je voudrais d’abord vous faire un petit exposé afin que vous compreniez mieux la situation, et que dans les comptes rendus que vous écrirez dans les journaux, vous puissiez faire, autant que possible, des rapports objectifs.
Avant d’en arriver tout de suite aux événements de ces derniers jours et des jours prochains, je voudrais d’abord vous faire un petit exposé afin que vous compreniez mieux la situation, et que dans les comptes rendus que vous écrirez dans les journaux, vous puissiez faire, autant que possible, des rapports objectifs.
Il faut placer les événements qui se passent aujourd’hui et qui vont se
passer demain – particulièrement la consécration épiscopale de quatre
jeunes évêques le 30 juin – dans le contexte de nos difficultés avec
Rome, non seulement depuis 1970, depuis la fondation d’Ecône, mais
depuis le Concile.
Au Concile, moi-même et un certain nombre d’évêques nous avons lutté
contre le modernisme et contre les erreurs que nous estimions
inadmissibles et incompatibles avec la foi catholique. Le problème de
fond, c’est cela. C’est une opposition formelle, profonde, radicale,
contre les idées modernes et modernistes qui sont passées à travers le
Concile.
Vous me direz : mais qu’est-ce que vous entendez par là ? Eh bien je vais vous citer quelques sujets de ce modernisme. Ce sont par exemple l’acceptation des Droits de l’homme de 1789.
Vous me direz : mais qu’est-ce que vous entendez par là ? Eh bien je vais vous citer quelques sujets de ce modernisme. Ce sont par exemple l’acceptation des Droits de l’homme de 1789.
C’est le droit commun dans la société civile de toutes les religions, c’est-à-dire le principe de la laïcité de l’Etat.
C’est l’œcuménisme ou l’association de toutes les religions. C’est Assise, c’est Kyoto, ce sont les visites à la Synagogue, au Temple protestant ; et dans l’Eglise c’est la collégialité, avec les synodes, les conférences épiscopales, le changement de la liturgie, le changement de la catéchèse, l’augmentation de la participation des laïcs et des femmes dans les domaines religieux. Vous en avez parlé dans vos journaux, vous connaissez bien ces choses-là puisque tout cela a paru à l’occasion des synodes de Rome. C’est la négation du passé de l’Eglise. Il y a un combat qui est mené dans l’Eglise pour faire disparaître le passé, la tradition de l’Eglise. Cette persécution continuelle contre ceux qui veulent demeurer catholiques, comme l’étaient les papes avant Vatican II. Voilà notre position. Nous continuons ce que les papes ont enseigné et ont fait avant Vatican II. Nous nous opposons à ce qu’ont fait les papes Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II actuellement, parce qu’ils ont accompli une rupture avec leurs prédécesseurs. Nous préférons la tradition de l’Eglise à l’œuvre de quelques rares papes qui s’opposent à leurs prédécesseurs.
C’est l’œcuménisme ou l’association de toutes les religions. C’est Assise, c’est Kyoto, ce sont les visites à la Synagogue, au Temple protestant ; et dans l’Eglise c’est la collégialité, avec les synodes, les conférences épiscopales, le changement de la liturgie, le changement de la catéchèse, l’augmentation de la participation des laïcs et des femmes dans les domaines religieux. Vous en avez parlé dans vos journaux, vous connaissez bien ces choses-là puisque tout cela a paru à l’occasion des synodes de Rome. C’est la négation du passé de l’Eglise. Il y a un combat qui est mené dans l’Eglise pour faire disparaître le passé, la tradition de l’Eglise. Cette persécution continuelle contre ceux qui veulent demeurer catholiques, comme l’étaient les papes avant Vatican II. Voilà notre position. Nous continuons ce que les papes ont enseigné et ont fait avant Vatican II. Nous nous opposons à ce qu’ont fait les papes Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II actuellement, parce qu’ils ont accompli une rupture avec leurs prédécesseurs. Nous préférons la tradition de l’Eglise à l’œuvre de quelques rares papes qui s’opposent à leurs prédécesseurs.
Cependant nous avons voulu garder le contact avec Rome, au cours de ces
années, depuis 1976, au moment où nous avons reçu la «suspens a
divinis», parce que nous continuions à faire des ordinations
sacerdotales. Nous avons voulu garder le contact avec Rome, espérant que
la Tradition retrouverait un jour ses droits. Mais ce fut peine perdue.
Devant le refus de Rome de prendre en considération nos protestations et
nos demandes de retour à la Tradition, et devant mon âge – car j’ai
maintenant 82 ans, je suis dans ma 83ème année, il est évident que je
sens la fin venir, – il me faut un successeur. Je ne peux pas laisser
cinq séminaires à travers le monde, sans évêque pour ordonner ces
séminaristes, puisqu’on ne peut pas faire de prêtres sans évêque. Et que
tant qu’il n’y aura pas d’accord avec Rome, il n’y aura pas d’évêques
qui accepteront de faire des ordinations. Donc je me trouve dans une
impasse absolue et j’ai un choix à faire : ou bien mourir et laisser mes
séminaristes comme cela dans l’abandon et laisser mes séminaristes
orphelins, ou bien faire des évêques. Je n’ai pas le choix.
Alors j’ai demandé à Rome plusieurs fois : laissez-moi faire des évêques, permettez-moi d’avoir des successeurs. C’est pourquoi, le 29 juin dernier (1987), j’ai fait une allusion claire dans ma prédication ici à Ecône à l’occasion de l’ordination des séminaristes. J’ai dit, je vais faire des consécrations épiscopales puisque Rome ne veut pas m’écouter, ne veut pas entendre et nous abandonne. Je me vois obligé de me donner des successeurs. Par conséquent le 25 octobre prochain, je consacrerai des évêques pour ma succession. Grand émoi à Rome !
C’est à partir de cette déclaration que Rome s’est émue, profondément, et que j’ai reçu une lettre le 28 juillet, après avoir rencontré le cardinal Ratzinger le 14 juillet, auquel j’ai dit : “Ou Rome m’accorde de faire des évêques, ou je les fais moi-même”. Dans sa lettre du 28 juillet, le cardinal Ratzinger m’a répondu : “Pour ce qui est des évêques, il faut attendre que votre Fraternité soit reconnue. Pour le reste, nous pouvons peut-être vous faire des concessions, sur la liturgie, sur l’existence de vos séminaires et ensuite à la rigueur vous envoyer un visiteur.”
J’avais demandé effectivement une visite, pour que l’on nous connaisse puisque l’on ne nous connaissait pas, on ne venait pas nous voir. Il y a donc eu une ouverture de la part de Rome à ce moment-là. J’avoue que j’ai beaucoup hésité. Est-ce que je devais accepter cette ouverture ou est-ce que je devais la refuser ? J’avais bien envie de la refuser parce que je n’ai aucune confiance dans ces autorités romaines, je dois bien le dire, car leurs idées sont complètement opposées aux nôtres. Nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d’onde, je n’avais donc aucune confiance.
Alors j’ai demandé à Rome plusieurs fois : laissez-moi faire des évêques, permettez-moi d’avoir des successeurs. C’est pourquoi, le 29 juin dernier (1987), j’ai fait une allusion claire dans ma prédication ici à Ecône à l’occasion de l’ordination des séminaristes. J’ai dit, je vais faire des consécrations épiscopales puisque Rome ne veut pas m’écouter, ne veut pas entendre et nous abandonne. Je me vois obligé de me donner des successeurs. Par conséquent le 25 octobre prochain, je consacrerai des évêques pour ma succession. Grand émoi à Rome !
C’est à partir de cette déclaration que Rome s’est émue, profondément, et que j’ai reçu une lettre le 28 juillet, après avoir rencontré le cardinal Ratzinger le 14 juillet, auquel j’ai dit : “Ou Rome m’accorde de faire des évêques, ou je les fais moi-même”. Dans sa lettre du 28 juillet, le cardinal Ratzinger m’a répondu : “Pour ce qui est des évêques, il faut attendre que votre Fraternité soit reconnue. Pour le reste, nous pouvons peut-être vous faire des concessions, sur la liturgie, sur l’existence de vos séminaires et ensuite à la rigueur vous envoyer un visiteur.”
J’avais demandé effectivement une visite, pour que l’on nous connaisse puisque l’on ne nous connaissait pas, on ne venait pas nous voir. Il y a donc eu une ouverture de la part de Rome à ce moment-là. J’avoue que j’ai beaucoup hésité. Est-ce que je devais accepter cette ouverture ou est-ce que je devais la refuser ? J’avais bien envie de la refuser parce que je n’ai aucune confiance dans ces autorités romaines, je dois bien le dire, car leurs idées sont complètement opposées aux nôtres. Nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d’onde, je n’avais donc aucune confiance.
Nous avions toujours été persécutés, c’était encore l’époque de
Port-Marly, de la persécution de l’abbé Lecareux pour ses paroisses,
approuvée par Rome d’ailleurs, les évêques étant approuvés par Rome.
Tout cela ne nous inspirait pas du tout confiance de nous mettre dans
les mains de Rome, d’une Rome qui combattait la Tradition.
Cependant nous avons voulu faire un effort : essayons, nous allons
sonder quelles vont être les dispositions de Rome à notre égard. C’est
dans cet esprit-là que je suis allé à Rome et qu’ensuite nous avons reçu
la visite du cardinal Gagnon. Il semble que cette visite a été
favorable. J’avoue que je n’en sais rien, puisque je n’ai pas eu un seul
mot du résultat de cette visite qui a eu lieu il y a sept mois. Je l’ai
dit au cardinal Ratzinger : c’est inadmissible. On fait une visite pour
savoir si nous faisons bien, si nous faisons mal, s’il y a des
reproches à nous faire, s’il y a des compliments à nous faire, et l’on
ne nous dit rien. Je n’ai rien su de la visite en 1974 des deux prélats
belges qui sont venus visiter le séminaire voilà maintenant quatorze
ans. Je n’ai jamais reçu une seule ligne me disant quel était le
résultat de cette visite.
Alors le cardinal Gagnon est venu, et puis ensuite on nous a proposé des colloques pour réaliser un protocole préparant un accord destiné à mettre en place les institutions qui auraient régi la tradition. Nous avons donc eu ces colloques. J’avoue que j’aurais bien voulu participer moi-même au premier des colloques, mais ils ont préféré que je n’y sois pas et que je désigne un théologien et un canoniste. C’est ce que j’ai fait. J’ai désigné M. l’abbé Tissier de Mallerais et M. l’abbé Laroche pour se rendre à Rome, pour s’entretenir avec des représentants du cardinal Ratzinger. Ils étaient trois : un théologien, un canoniste et le père Duroux qui présidait cette réunion.
Alors le cardinal Gagnon est venu, et puis ensuite on nous a proposé des colloques pour réaliser un protocole préparant un accord destiné à mettre en place les institutions qui auraient régi la tradition. Nous avons donc eu ces colloques. J’avoue que j’aurais bien voulu participer moi-même au premier des colloques, mais ils ont préféré que je n’y sois pas et que je désigne un théologien et un canoniste. C’est ce que j’ai fait. J’ai désigné M. l’abbé Tissier de Mallerais et M. l’abbé Laroche pour se rendre à Rome, pour s’entretenir avec des représentants du cardinal Ratzinger. Ils étaient trois : un théologien, un canoniste et le père Duroux qui présidait cette réunion.
Une première rédaction a été mise au point après quarante-huit heures,
réglant les questions doctrinales et les questions disciplinaires. Nous
avons été surpris de voir qu’ils voulaient nous faire signer un texte
doctrinal. Etant donné l’ouverture qu’avait manifestée le cardinal
Ratzinger par sa lettre du 28 juillet, l’année dernière, il n’était plus
question de problèmes doctrinaux. Nous avons donc été un peu surpris
que l’on nous remette sous les yeux ce qui avait fait l’objet d’une
incompréhension pendant quinze ans. Nous étions opposés par des
questions doctrinales précisément. Mais comme l’article 3 de la partie
doctrinale du protocole assurait que nous pouvions reconnaître qu’il y
avait des points dans le Concile, dans la liturgie et dans le Droit
canon qui n’étaient pas parfaitement conciliables avec la Tradition,
alors cela nous a satisfaits. En quelque sorte on nous donnait
satisfaction sur ces points-là. Cela nous permettait de discuter des
points dans le Concile, dans la liturgie, et dans le Droit canon. C’est
ce qui nous a permis de signer ce protocole doctrinal, sans quoi nous ne
l’aurions pas signé.
Et puis venaient ensuite les questions disciplinaires. Il y avait
surtout la question de l’évêque, celle d’un bureau à Rome, bureau dans
lequel Rome aurait eu cinq membres et nous seulement deux. Cela ne nous
plaisait pas beaucoup. Nous avons discuté parce que nous trouvions que
vraiment nous étions mis en minorité dans ce bureau de Rome. Mais
d’autre part, ensuite, dans une certaine mesure, nous étions exempts de
la juridiction des évêques.
Au cours d’une seconde réunion, cette fois avec le cardinal Ratzinger et
moi-même et avec les différents théologiens, canonistes, qui avaient
déjà discuté entre eux, nous sommes arrivés à une conclusion, sur le
papier, acceptable. Le cardinal Ratzinger a d’abord signé; moi j’ai
signé le 5 mai à Albano. Le protocole était donc signé.
La presse a annoncé : accord entre Mgr Lefebvre et le Vatican. Il semble
que les choses s’arrangent, que tout va s’arranger. Personnellement
comme je vous l’ai dit, j’allais avec méfiance. J’ai toujours éprouvé un
sentiment de méfiance et je dois avouer que j’ai toujours pensé que
tout ce qu’ils faisaient, c’était pour parvenir à nous réduire, à
accepter le Concile et les réformes post-conciliaires. Ils ne peuvent
admettre, et d’ailleurs le cardinal l’a dit récemment dans une interview
à un journal allemand: “Nous ne pouvons pas accepter qu’il y ait des
groupes, après le Concile, qui n’admettent pas le Concile et les
réformes qui ont été faites après le Concile. Nous ne pouvons pas
admettre çà” . Le cardinal l’a plusieurs fois répété : “Monseigneur, il
n’y a qu’une Eglise, il ne peut pas y avoir d’Eglise parallèle”. Je lui
ai dit: “Eminence, ce n’est pas nous qui faisons une Eglise parallèle
puisque nous continuons l’Eglise de toujours, c’est vous qui faites
l’Eglise parallèle en ayant inventé l’Eglise du Concile, celle que le
cardinal Benelli a appelé l’Eglise conciliaire, c’est vous qui avez
inventé une Eglise nouvelle, pas nous, c’est vous qui avez fait de
nouveaux catéchismes, de nouveaux sacrements, une nouvelle messe, une
nouvelle liturgie, ce n’est pas nous. Nous, nous continuons ce qui a été
fait auparavant. Ce n’est pas nous qui faisons une nouvelle église”.
Nous avons donc senti, tout au cours de ces colloques, un désir, une volonté de nous ramener au Concile.
Bien. Malgré tout, j’ai signé, j’ai essayé de montrer de la bonne volonté mais dès le jour même où nous avons décidé de signer, à propos de l’évêque j’ai demandé au cardinal Ratzinger : «Alors, maintenant, nous allons signer le protocole, est-ce que vous pourriez déjà nous donner la date pour la consécration de l’évêque ?” (c’était le 4 mai) “Vous avez le temps d’ici le 30 juin de me donner le mandat pour l’évêque. J’ai moi-même participé à la présentation des évêques quand j’étais délégué apostolique, pour trente-sept évêques, je sais comment cela se fait.” J’avais présenté les noms. Les noms étaient déjà sur le bureau du Vatican, trois noms, c’est ce qu’on appelle la terna. C’est un terme classique à Rome pour dire les trois noms des évêques qui sont proposés, et le Saint-Siège choisit parmi ces trois noms. J’ai donc donné trois noms. “D’ici le 30 juin vous avez le temps de préparer, de faire une enquête et de me donner le mandat”.
“Ah! non, non, non, c’est impossible; le 30 juin, impossible. – Alors quand ? Le 15 août ? A la fin de l’année mariale ? Ah! non, non, non, Monseigneur. Vous savez bien, le 15 août à Rome il n’y a plus personne. Du 15 juillet au 15 septembre ce sont les vacances, il ne faut pas compter sur le 15 août, ce n’est pas possible. – Alors disons le 1er novembre, la Toussaint ? – Ah ! je ne sais pas, je ne peux pas vous le dire. – Pour Noël ? – Je ne peux pas vous le dire”.
J’ai dit ; c’est fini, j’ai compris. On veut nous mener en bateau, c’est terminé, c’est fini, je n’ai plus confiance. J’avais bien raison de ne pas avoir confiance, on est en train de nous jouer. J’ai perdu confiance complètement. Et le jour même, le 5 mai, j’ai écrit une lettre au Pape et une lettre au cardinal Ratzinger en disant : J’avais espéré arriver à un résultat, je crois que c’est terminé. Nous voyons très bien. Il y a une volonté de la part du Saint-Siège de vouloir nous soumettre à ses volontés et à ses orientations. C’est inutile de continuer. Nous sommes tout à fait opposés l’un à l’autre.
Grand émoi évidemment à Rome à ce moment-là, au sujet de cette lettre que j’ai écrite : “Comment, vous dénoncez le protocole, ce n’est pas permis, c’est lamentable”.
Oui, mais je puis vous lire rapidement quelques extraits de cette lettre que j’ai écrite : c’était le 6 mai (voir le texte de cette lettre dans les documents, ainsi que la réponse du cardinal Ratzinger). Au courrier du cardinal était joint un projet de lettre à faire au Pape dans lequel il fallait que je demande pardon non pas pour ça, mais pour tout ce qui a été fait au cours de ces treize années passées, pour les torts que j’avais pu avoir, même en toute bonne foi. Ce sont eux qui écrivent cela pour que je le signe; ce n’est pas moi. “En toute bonne foi on peut commettre des erreurs. Ainsi je vous prie humblement de pardonner tout ce qui dans mon comportement ou celui de la Fraternité, a pu blesser le Vicaire du Christ et l’Eglise”.
Bien. Malgré tout, j’ai signé, j’ai essayé de montrer de la bonne volonté mais dès le jour même où nous avons décidé de signer, à propos de l’évêque j’ai demandé au cardinal Ratzinger : «Alors, maintenant, nous allons signer le protocole, est-ce que vous pourriez déjà nous donner la date pour la consécration de l’évêque ?” (c’était le 4 mai) “Vous avez le temps d’ici le 30 juin de me donner le mandat pour l’évêque. J’ai moi-même participé à la présentation des évêques quand j’étais délégué apostolique, pour trente-sept évêques, je sais comment cela se fait.” J’avais présenté les noms. Les noms étaient déjà sur le bureau du Vatican, trois noms, c’est ce qu’on appelle la terna. C’est un terme classique à Rome pour dire les trois noms des évêques qui sont proposés, et le Saint-Siège choisit parmi ces trois noms. J’ai donc donné trois noms. “D’ici le 30 juin vous avez le temps de préparer, de faire une enquête et de me donner le mandat”.
“Ah! non, non, non, c’est impossible; le 30 juin, impossible. – Alors quand ? Le 15 août ? A la fin de l’année mariale ? Ah! non, non, non, Monseigneur. Vous savez bien, le 15 août à Rome il n’y a plus personne. Du 15 juillet au 15 septembre ce sont les vacances, il ne faut pas compter sur le 15 août, ce n’est pas possible. – Alors disons le 1er novembre, la Toussaint ? – Ah ! je ne sais pas, je ne peux pas vous le dire. – Pour Noël ? – Je ne peux pas vous le dire”.
J’ai dit ; c’est fini, j’ai compris. On veut nous mener en bateau, c’est terminé, c’est fini, je n’ai plus confiance. J’avais bien raison de ne pas avoir confiance, on est en train de nous jouer. J’ai perdu confiance complètement. Et le jour même, le 5 mai, j’ai écrit une lettre au Pape et une lettre au cardinal Ratzinger en disant : J’avais espéré arriver à un résultat, je crois que c’est terminé. Nous voyons très bien. Il y a une volonté de la part du Saint-Siège de vouloir nous soumettre à ses volontés et à ses orientations. C’est inutile de continuer. Nous sommes tout à fait opposés l’un à l’autre.
Grand émoi évidemment à Rome à ce moment-là, au sujet de cette lettre que j’ai écrite : “Comment, vous dénoncez le protocole, ce n’est pas permis, c’est lamentable”.
Oui, mais je puis vous lire rapidement quelques extraits de cette lettre que j’ai écrite : c’était le 6 mai (voir le texte de cette lettre dans les documents, ainsi que la réponse du cardinal Ratzinger). Au courrier du cardinal était joint un projet de lettre à faire au Pape dans lequel il fallait que je demande pardon non pas pour ça, mais pour tout ce qui a été fait au cours de ces treize années passées, pour les torts que j’avais pu avoir, même en toute bonne foi. Ce sont eux qui écrivent cela pour que je le signe; ce n’est pas moi. “En toute bonne foi on peut commettre des erreurs. Ainsi je vous prie humblement de pardonner tout ce qui dans mon comportement ou celui de la Fraternité, a pu blesser le Vicaire du Christ et l’Eglise”.
Toutes ces choses que l’on avait abandonnées, on les remettait de
nouveau sous nos yeux. Les tracasseries que l’on remettait sous nos yeux
manifestaient qu’il n’y avait pas de bonne volonté vis-à-vis de nous,
et que le seul désir du Saint-Siège était de nous ramener au Concile et
aux réformes.
C’est pourquoi on vous a remis la lettre qu’en définitive j’ai écrite au Pape le 2 juin.
“Très Saint-Père, les colloques et entretiens avec le cardinal Ratzinger et ses collaborateurs, bien qu’ils aient eu lieu dans une atmosphère de courtoisie et de charité, nous ont convaincu que le moment d’une collaboration franche et efficace n’est pas encore arrivé”, étant donné que le but de cette réconciliation n’est pas du tout le même pour le Saint-Siège que pour nous. J’ajoutais : “C’est pourquoi nous nous donnerons nous-même les moyens de poursuivre l’œuvre que la Providence nous a confiée”.
Evidemment affolement à Rome ! J’ai reçu, après, une lettre du Saint Père, signée de lui-même, me suppliant de garder l’unité, l’unité de l’Eglise, de ne pas diviser l’Eglise, de demeurer dans la fidélité à l’Eglise.
Mais précisément, nous ne sommes pas dans la même vérité. Pour eux la vérité est évolutive, la vérité change avec le temps, et la Tradition, c’est Vatican II aujourd’hui. Pour nous la Tradition c’est ce que l’Eglise a enseigné depuis les apôtres jusqu’à nos jours. Pour eux, non, la Tradition c’est Vatican II qui résume en lui-même tout ce qui a été dit précédemment. Les circonstances historiques sont telles que maintenant il faut croire ce que Vatican II a fait. Ce qui s’est passé avant, ça n’existe plus. Cela appartient au temps passé. C’est pourquoi le cardinal n’hésite pas à dire “Le Concile Vatican II est un anti-Syllabus”. On se demande bien comment un cardinal de la Sainte Eglise peut dire que le Concile de Vatican II est un anti-Syllabus, acte très officiel du Pape Pie IX dans l’encyclique Quanta Cura. C’est inimaginable.
J’ai dit un jour au cardinal Ratzinger : “Eminence, il faut que nous choisissions : ou bien la liberté religieuse telle qu’elle est dans le Concile, ou bien le Syllabus de Pie IX. Ils sont contradictoires et il faut choisir.” Alors il m’a dit: “Mais, Monseigneur, nous ne sommes plus au temps du Syllabus. Ah ! ai-je dit, alors la vérité change avec le temps. Alors ce que vous me dites aujourd’hui, demain ce ne sera plus vrai. Il n’y a plus moyen de s’entendre, on est dans une évolution continuelle. Il devient impossible de parler” .
Ils ont cela dans l’esprit. Il m’a répété : “Il n’y a plus qu’une Eglise, c’est l’Eglise de Vatican II. Vatican II représente la Tradition”. Malheureusement, l’Eglise de Vatican II s’oppose à la Tradition. Ce n’est pas la même chose.
“Très Saint-Père, les colloques et entretiens avec le cardinal Ratzinger et ses collaborateurs, bien qu’ils aient eu lieu dans une atmosphère de courtoisie et de charité, nous ont convaincu que le moment d’une collaboration franche et efficace n’est pas encore arrivé”, étant donné que le but de cette réconciliation n’est pas du tout le même pour le Saint-Siège que pour nous. J’ajoutais : “C’est pourquoi nous nous donnerons nous-même les moyens de poursuivre l’œuvre que la Providence nous a confiée”.
Evidemment affolement à Rome ! J’ai reçu, après, une lettre du Saint Père, signée de lui-même, me suppliant de garder l’unité, l’unité de l’Eglise, de ne pas diviser l’Eglise, de demeurer dans la fidélité à l’Eglise.
Mais précisément, nous ne sommes pas dans la même vérité. Pour eux la vérité est évolutive, la vérité change avec le temps, et la Tradition, c’est Vatican II aujourd’hui. Pour nous la Tradition c’est ce que l’Eglise a enseigné depuis les apôtres jusqu’à nos jours. Pour eux, non, la Tradition c’est Vatican II qui résume en lui-même tout ce qui a été dit précédemment. Les circonstances historiques sont telles que maintenant il faut croire ce que Vatican II a fait. Ce qui s’est passé avant, ça n’existe plus. Cela appartient au temps passé. C’est pourquoi le cardinal n’hésite pas à dire “Le Concile Vatican II est un anti-Syllabus”. On se demande bien comment un cardinal de la Sainte Eglise peut dire que le Concile de Vatican II est un anti-Syllabus, acte très officiel du Pape Pie IX dans l’encyclique Quanta Cura. C’est inimaginable.
J’ai dit un jour au cardinal Ratzinger : “Eminence, il faut que nous choisissions : ou bien la liberté religieuse telle qu’elle est dans le Concile, ou bien le Syllabus de Pie IX. Ils sont contradictoires et il faut choisir.” Alors il m’a dit: “Mais, Monseigneur, nous ne sommes plus au temps du Syllabus. Ah ! ai-je dit, alors la vérité change avec le temps. Alors ce que vous me dites aujourd’hui, demain ce ne sera plus vrai. Il n’y a plus moyen de s’entendre, on est dans une évolution continuelle. Il devient impossible de parler” .
Ils ont cela dans l’esprit. Il m’a répété : “Il n’y a plus qu’une Eglise, c’est l’Eglise de Vatican II. Vatican II représente la Tradition”. Malheureusement, l’Eglise de Vatican II s’oppose à la Tradition. Ce n’est pas la même chose.
Alors le Pape me supplie de ne pas briser l’unité de l’Eglise. Il me
menace des peines canoniques si je fais ces consécrations le 30 juin
prochain.
Je vous avoue que l’ambiance dans laquelle se sont déroulés les
colloques précédant la rédaction du protocole, puis les faits qui ont
atteint ceux qui se sont ralliés à Rome donnent à réfléchir.
Le sort réservé aux ralliés
Je prends l’exemple de Dom Augustin, qui a un couvent à Flavigny dans lequel il y a vingt-quatre prêtres que j’ai moi-même ordonnés, des bénédictins, et qui me quitte et me dit: “Monseigneur, je ne peux plus rester avec vous, je me rallie à Rome ; je rentre dans l’obéissance avec Rome; je ne peux pas rester avec vous. “Bien, il s’est rallié à Rome avec l’espoir qu’on lui garderait la Tradition, qu’il conserverait dans son monastère, c’est-à-dire la messe traditionnelle pour ses moines, pour la messe conventuelle. Eh bien, Rome a exigé que pour la messe conventuelle ce soit la messe du Concile et non pas la messe ancienne. Au lieu de nous dire : vous pouvez garder la Tradition, on change la Tradition.
Je prends l’exemple de Dom Augustin, qui a un couvent à Flavigny dans lequel il y a vingt-quatre prêtres que j’ai moi-même ordonnés, des bénédictins, et qui me quitte et me dit: “Monseigneur, je ne peux plus rester avec vous, je me rallie à Rome ; je rentre dans l’obéissance avec Rome; je ne peux pas rester avec vous. “Bien, il s’est rallié à Rome avec l’espoir qu’on lui garderait la Tradition, qu’il conserverait dans son monastère, c’est-à-dire la messe traditionnelle pour ses moines, pour la messe conventuelle. Eh bien, Rome a exigé que pour la messe conventuelle ce soit la messe du Concile et non pas la messe ancienne. Au lieu de nous dire : vous pouvez garder la Tradition, on change la Tradition.
Prenons un deuxième exemple: encore un monastère, Fontgombault. Ils ont
accepté par obéissance de garder pendant quinze ans la messe nouvelle;
parce que les évêques avaient dit qu’il fallait prendre la messe
nouvelle, ils l’ont fait. Vient l’indult de Rome ; tous ceux qui ont
accepté la messe nouvelle, désormais pourront dire la messe ancienne.
Cela s’appliquait parfaitement à Fontgombault. Refus de l’archevêque de
Bourges. Vous ne pouvez pas dire la messe ancienne pour la messe
conventuelle. Vous devez garder la messe nouvelle, c’est comme ça.
L’Abbé de Fontgombault va voir à la Congrégation du culte à Rome Mgr
Mayer, qui lui dit: “Vous savez, c’est difficile, essayez donc de voir
le Pape.” Le Pape le renvoie au cardinal Mayer disant : “Faites un
effort, peut-être on pourra arranger cela…” Le cardinal Mayer finit par
le renvoyer à l’évêque de Bourges, et ils sont toujours avec la messe
nouvelle pour la messe conventuelle.
Et pourtant ils remplissaient parfaitement les conditions de l’indult.
Nous ne pouvons pas avoir confiance, ce n’est pas possible. Et je vais
vous citer un dernier exemple : un exemple extraordinaire.
Vous avez entendu parler, sans doute, et vous avez fait quelques articles dans les journaux, il y a deux ans, sur les transfuges d’Ecône, les fameux transfuges d’Ecône ! Etaient partis d’ici, d’Ecône neuf séminaristes. Celui qui a été le chef en quelque sorte de cette petite rébellion, l’abbé… est resté dans le séminaire pendant un certain temps, il cachait bien son jeu, et il est arrivé à déterminer huit autres séminaristes à quitter Ecône. Il s’est mis en relation avec l’abbé Grégoire Billot qui est ici en Suisse à Baden ; cet abbé Billot est lui-même en relation avec le cardinal Ratzinger ; il parle l’allemand. Il a téléphoné au cardinal Ratzinger : “Voilà, il y a à Ecône neuf séminaristes qui sont prêts à partir. Qu’est-ce que vous leur promettez ? Qu’est-ce que vous faites avec eux ?”.
Oh ! c’est formidable ; c’est une occasion unique ; si on leur promet monts et merveilles, il y en aura d’autres qui vont venir. Il l’a dit explicitement. Le cardinal Ratzinger l’a dit : “Je suis heureux qu’il y en ait qui aient quitté Ecône et j’espère bien qu’il y en aura d’autres qui suivront les premiers.”
Vous le savez très bien, on a fait le fameux séminaire Mater Ecclesiae dirigé par un cardinal, le cardinal Innocenti, avec le cardinal Garrone et un troisième cardinal le cardinal Ratzinger, approuvé par le Pape officiellement dans L’Osservatore Romano. Une affaire mondiale. Tous les journaux du monde ont parlé de ce séminaire traditionnel fait avec les transfuges d’Ecône et qui rassemblerait aussi bien des séminaristes qui avaient la même sensibilité.
Vous avez entendu parler, sans doute, et vous avez fait quelques articles dans les journaux, il y a deux ans, sur les transfuges d’Ecône, les fameux transfuges d’Ecône ! Etaient partis d’ici, d’Ecône neuf séminaristes. Celui qui a été le chef en quelque sorte de cette petite rébellion, l’abbé… est resté dans le séminaire pendant un certain temps, il cachait bien son jeu, et il est arrivé à déterminer huit autres séminaristes à quitter Ecône. Il s’est mis en relation avec l’abbé Grégoire Billot qui est ici en Suisse à Baden ; cet abbé Billot est lui-même en relation avec le cardinal Ratzinger ; il parle l’allemand. Il a téléphoné au cardinal Ratzinger : “Voilà, il y a à Ecône neuf séminaristes qui sont prêts à partir. Qu’est-ce que vous leur promettez ? Qu’est-ce que vous faites avec eux ?”.
Oh ! c’est formidable ; c’est une occasion unique ; si on leur promet monts et merveilles, il y en aura d’autres qui vont venir. Il l’a dit explicitement. Le cardinal Ratzinger l’a dit : “Je suis heureux qu’il y en ait qui aient quitté Ecône et j’espère bien qu’il y en aura d’autres qui suivront les premiers.”
Vous le savez très bien, on a fait le fameux séminaire Mater Ecclesiae dirigé par un cardinal, le cardinal Innocenti, avec le cardinal Garrone et un troisième cardinal le cardinal Ratzinger, approuvé par le Pape officiellement dans L’Osservatore Romano. Une affaire mondiale. Tous les journaux du monde ont parlé de ce séminaire traditionnel fait avec les transfuges d’Ecône et qui rassemblerait aussi bien des séminaristes qui avaient la même sensibilité.
Ils sont partis là-bas et se sont retrouvés peut-être une vingtaine de séminaristes.
Je vous assure que ça vaut la peine de lire cette lettre que vient de nous envoyer ces jours-ci l’abbé… qui était l’instigateur du départ de ces séminaristes. Il écrit : “Je regrette”, en gros titre dans sa lettre. “Je regrette, nous avons tout perdu, on n’a tenu aucune promesse. Nous sommes des misérables, nous ne savons plus même où aller”.
Eh bien voilà pour des gens qui ont voulu se rallier à Rome!… Cela va être notre cas. Nous en sommes de plus en plus persuadés. Plus nous réfléchissons à l’ambiance de ces colloques, plus nous nous rendons compte que l’on est en train de nous tendre un piège, de nous piéger, et que demain on nous dira : désormais c’est fini la messe traditionnelle, il faut accepter la messe nouvelle aussi. Il ne faut pas être contre la messe nouvelle. Cela, ils nous l’ont dit.
Je vous assure que ça vaut la peine de lire cette lettre que vient de nous envoyer ces jours-ci l’abbé… qui était l’instigateur du départ de ces séminaristes. Il écrit : “Je regrette”, en gros titre dans sa lettre. “Je regrette, nous avons tout perdu, on n’a tenu aucune promesse. Nous sommes des misérables, nous ne savons plus même où aller”.
Eh bien voilà pour des gens qui ont voulu se rallier à Rome!… Cela va être notre cas. Nous en sommes de plus en plus persuadés. Plus nous réfléchissons à l’ambiance de ces colloques, plus nous nous rendons compte que l’on est en train de nous tendre un piège, de nous piéger, et que demain on nous dira : désormais c’est fini la messe traditionnelle, il faut accepter la messe nouvelle aussi. Il ne faut pas être contre la messe nouvelle. Cela, ils nous l’ont dit.
Voici un exemple qu’a donné le cardinal Ratzinger. “Par exemple à
Saint-Nicolas-du-Chardonnet, Monseigneur, quand le protocole sera signé,
que les affaires seront réglées, il est évident que
Saint-Nicolas-du-Chardonnet ne va pas rester comme maintenant.
Pourquoi ? Parce que Saint-Nicolas est une paroisse de Paris et dépend
du cardinal Lustiger. Par conséquent il sera absolument nécessaire que
dans la paroisse de Saint-Nicolas-du-Chardonnet il y ait une messe
nouvelle régulièrement, tous les dimanches. On ne peut pas accepter que
les paroissiens qui désirent une nouvelle messe, ne puissent pas aller
dans leur paroisse pour avoir cette messe nouvelle.” Voyez cela! C’est
le commencement de l’introduction : accepter la messe nouvelle, nous
aligner… Ce n’est pas possible ! Nous nous sentons pris dans un
engrenage dont nous ne pouvons plus sortir.
Des difficultés inextricables surgiront avec les évêques, avec les
mouvements des diocèses qui voudront que nous collaborions avec eux si
nous sommes reconnus par Rome. Nous aurons toutes les difficultés
possibles et imaginables. Alors, c’est pourquoi je pense et qu’il m’a
semblé en conscience que je ne pouvais pas continuer. J’ai décidé… D’où
ma lettre du 2 juin au Saint-Père et l’annonce de la consécration des
quatre évêques qui aura lieu le 30 juin.
Vous avez sur une feuille que l’on vous a remise, les indications sur ces futurs évêques.
L’Osservatore Romano publiera l’excommunication, une déclaration de schisme, évidemment.
Qu’est-ce que tout cela veut dire ?
Excommunication par qui ? Par une Rome moderniste, par une Rome qui n’a plus parfaitement la foi catholique. On ne peut pas dire que quand il y a une manifestation comme à Assise, on est toujours catholique. Ce n’est pas possible. On ne peut pas dire que quand il y a Kyoto, et les déclarations qui ont été faites aux juifs à la Synagogue et la cérémonie qui a eu lieu à Sainte-Marie du Transtevere l’année dernière en pleine Rome, que l’on est encore catholique. C’est scandaleux. Ce n’est plus catholique.
Alors nous sommes excommuniés par des modernistes, par des gens qui ont été condamnés par les papes précédents. Alors qu’est-ce que cela peut bien faire ? Nous sommes condamnés par des gens qui sont condamnés, et qui devraient être condamnés publiquement. Cela nous laisse indifférent. Cela n’a pas de valeur évidemment. Déclaration de schisme : schisme avec quoi, avec le Pape successeur de Pierre ? Non, schisme avec le Pape moderniste, oui, schisme avec les idées que le Pape répand partout, les idées de la Révolution, les idées modernes, oui. Nous sommes en schisme avec cela. Nous n’acceptons pas, bien sûr. Nous n’avons personnellement aucune intention de rupture avec Rome. Nous voulons être unis à la Rome de toujours et nous sommes persuadés d’être unis à la Rome de toujours, parce que dans nos séminaires, dans nos prédications, dans toute notre vie et la vie des chrétiens qui nous suivent, nous continuons la vie traditionnelle comme elle l’était avant le Concile Vatican II et qu’elle a été vécue pendant vingt siècles. Alors, je ne vois pas pourquoi nous serions en rupture avec Rome parce que nous faisons ce que Rome elle-même a conseillé de faire pendant vingt siècles. Cela n’est pas possible.
Qu’est-ce que tout cela veut dire ?
Excommunication par qui ? Par une Rome moderniste, par une Rome qui n’a plus parfaitement la foi catholique. On ne peut pas dire que quand il y a une manifestation comme à Assise, on est toujours catholique. Ce n’est pas possible. On ne peut pas dire que quand il y a Kyoto, et les déclarations qui ont été faites aux juifs à la Synagogue et la cérémonie qui a eu lieu à Sainte-Marie du Transtevere l’année dernière en pleine Rome, que l’on est encore catholique. C’est scandaleux. Ce n’est plus catholique.
Alors nous sommes excommuniés par des modernistes, par des gens qui ont été condamnés par les papes précédents. Alors qu’est-ce que cela peut bien faire ? Nous sommes condamnés par des gens qui sont condamnés, et qui devraient être condamnés publiquement. Cela nous laisse indifférent. Cela n’a pas de valeur évidemment. Déclaration de schisme : schisme avec quoi, avec le Pape successeur de Pierre ? Non, schisme avec le Pape moderniste, oui, schisme avec les idées que le Pape répand partout, les idées de la Révolution, les idées modernes, oui. Nous sommes en schisme avec cela. Nous n’acceptons pas, bien sûr. Nous n’avons personnellement aucune intention de rupture avec Rome. Nous voulons être unis à la Rome de toujours et nous sommes persuadés d’être unis à la Rome de toujours, parce que dans nos séminaires, dans nos prédications, dans toute notre vie et la vie des chrétiens qui nous suivent, nous continuons la vie traditionnelle comme elle l’était avant le Concile Vatican II et qu’elle a été vécue pendant vingt siècles. Alors, je ne vois pas pourquoi nous serions en rupture avec Rome parce que nous faisons ce que Rome elle-même a conseillé de faire pendant vingt siècles. Cela n’est pas possible.
Voilà la situation actuelle. Il faut bien le comprendre pour ne pas pinailler sur elle.
Alors on peut penser: vous aviez un évêque, c’est bien. Vous pouviez
avoir un peu plus de membres dans le conseil romain. Mais ce n’est pas
cela qui nous intéresse. C’est le problème de fond qui est toujours
derrière nous et qui nous fait peur. Nous ne voulons pas être des
collaborateurs de la destruction de l’Eglise. J’ai écrit dans mon livre Lettre ouverte aux catholiques perplexes –
j’ai terminé par là – : “Je ne veux pas quand le Bon Dieu me
rappellera, qu’Il me dise : qu’est ce que tu as fait là-bas sur la
terre ? Tu as contribué à démolir l’Eglise aussi”. Ce n’est pas vrai. Je
n’ai pas contribué à démolir l’Eglise. J’ai contribué à la construire.
Ceux qui la démolissent, ce sont ceux qui diffusent des idées qui
détruisent l’Eglise et qui ont été condamnés par mes prédécesseurs.
Voilà le fond de ces événements. Ces événements que nous allons vivre
ces jours-ci, bien sûr vont faire parler et il y aura un monde fou à la
cérémonie du 30 juin pour la consécration de ces quatre jeunes évêques
qui seront au service de la Fraternité. Eh bien ! ces quatre évêques
seront au service de la Fraternité, voilà.
Celui qui aura donc en principe la responsabilité des relations avec Rome lorsque je disparaîtrai, ce sera le Supérieur général de la Fraternité, M. l’abbé Schmidberger, qui a encore six années de supériorat général à accomplir. C’est lui qui, éventuellement, aura désormais les contacts avec Rome pour continuer les colloques, s’ils continuent ou si le contact est maintenu, ce qui est peu probable pendant quelque temps puisque dans l’Osservatore Romano va être mis sous un grand titre: “Schisme de Mgr Lefebvre, excommunication…” Pendant X années, peut-être deux ans, trois ans, je n’en sais rien, cela va être la séparation.
Celui qui aura donc en principe la responsabilité des relations avec Rome lorsque je disparaîtrai, ce sera le Supérieur général de la Fraternité, M. l’abbé Schmidberger, qui a encore six années de supériorat général à accomplir. C’est lui qui, éventuellement, aura désormais les contacts avec Rome pour continuer les colloques, s’ils continuent ou si le contact est maintenu, ce qui est peu probable pendant quelque temps puisque dans l’Osservatore Romano va être mis sous un grand titre: “Schisme de Mgr Lefebvre, excommunication…” Pendant X années, peut-être deux ans, trois ans, je n’en sais rien, cela va être la séparation.
Ecône, le 15 juin 1988.
lunedì 25 novembre 2013
Miserere nobis Domine: 7 January 1980My Lord and Brother,We have known ...
Miserere nobis Domine:
7 January 1980
My Lord and Brother,We have known ...: 7 January 1980 My Lord and Brother, We have known one another for a long time, since we studied together in Rome. We have often m...
7 January 1980
My Lord and Brother,We have known ...: 7 January 1980 My Lord and Brother, We have known one another for a long time, since we studied together in Rome. We have often m...
25 Novembre, Santa Caterina, Vergine e Martire
Orémus
Deus, qui dedisti legem Moysi in summitate montis Sinai, et in eodem loco per sanctos Angelos tuos corpus beatae Catharinae Virginis et Martyris tuae mirabiliter collocasti: praesta, quaesumus: ut ejus meritis et intercessione, ad montem, qui Christus est, pervenire valeamus.
Deus, qui dedisti legem Moysi in summitate montis Sinai, et in eodem loco per sanctos Angelos tuos corpus beatae Catharinae Virginis et Martyris tuae mirabiliter collocasti: praesta, quaesumus: ut ejus meritis et intercessione, ad montem, qui Christus est, pervenire valeamus.
(Tratta dal Breviarium, Oratio {ex Proprio Sanctorum})
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